L'iFRAP vient de publier un article intitulé les IUFM font de la résistance. La Fondation iFRAP est un think tank. Sa conclusion : « les IUFM sont comme ces têtes de l'Hydre de Lerne : quand on les coupe, ils repoussent toujours ».
Étonnant : pour rédiger cet article, l'iFRAP n'a pas cherché à prendre contact avec nous alors qu'il est longuement question de l'action de notre collectif. Si cet organisme s'était donné la peine de nous contacter, nous lui aurions volontiers expliqué en quoi consistent les missions d'un formateur en temps partagé (ceux quin ont été "remerciés"). Nous aurions pu aussi lui permettre d'approfondir son sujet en lui expliquant que des postes d'enseignants et de personnels BIATOSS (en grand nombre : 66 de formateurs, 35 d'enseignants-chercheurs et 49 de BIATOSS) ont déjà été retirés de l'IUFM NPdC au profit d'autres composantes de l'Université.
L'iFRAP cite le vieux rapport de 2008...alors qu'un nouveau rapport rédigé par le Comité Jolion vient de paraître en avril 2011. Ignorance ou distraction ? Quand à la disparition de l'année de PE2, il suffit d'interroger les jeunes mis sur le terrain sans formation en septembre 2010 pour mesurer le problème, d'ailleurs pointé de façon très pertinente par de nombreux médias en cours d'année. Curieusement, l'iFRAP semble être le seul observateur qui continue à parler d'« une année de formation professionnelle et pratique de peu d'utilité ». Évidemment, s'il s'agit que de ne s'appuyer encore et toujours sur quelques anciens « témoignages » de PLC1 aigris car en situation d'échec face au niveau d'exigence requis, il est évidemment toujours possible de penser et d'écrire ce genre de choses. Mais sur quelles données s'appuie donc l'iFRAP pour s'obstiner en 2011 à asséner péremptoirement de telles affirmations ? Cet organisme semble même ne pas avoir pris connaissance des propos tenus par le Président de la République lui-même lors de la cérémonie des vœux du 19 janvier 2011. Il revenait sur les difficultés engendrées par la mise en œuvre de cette réforme...et évoquait la dimension professionnelle de la formation des enseignants en organisant une réelle formation pratique de qualité, rejoignant ainsi certains des constats établis par les IUFM !
La comparaison entre recrutement à Polytechnique et recrutement des enseignants n'a aucun sens. Si 40% des gens recrutés pour suivre une PE2 ne venaient pas de PE1, cela signifie-t-il que la PE2 devenait inutile ? Et cela signifie-t-il que la préparation IUFM en PE1 était inefficace ? " La préparation IUFM ne garantissait en rien l'obtention du concours" peut-on lire dans cet article. Est-ce un gag voulu ou une gaffe :-) ?
Une de nos revendications fondamentales est passée sous silence. Nous voulons que les principaux cadres qui sont les acteurs de la formation des enseignants dans le NPdC (Mme le Recteur, MM les présidents des Universités, les IA, l'IUFM) se mettent autour d'une table pour élaborer ensemble de façon constructive et objective un schéma régional consensuel. A moins de supposer que nous ne sommes pas des citoyens responsables, n'aurait-il pas été utile pour rédiger cet article d'étudier les tenants et les aboutissants de cette revendication ? Au moins, ne fallait-il pas prendre connaissance du texte de la pétition signée par près d'un millier de personnes en moins d'une semaine ?
Vu superficiellement de la bulle parisienne, et sans connaître le dossier, le nombre de sites de formation sur le territoire national peut sembler important. Depuis le 19ème siècle, depuis que l'on forme des maîtres, il en est ainsi. C'est simple : il peut difficilement en être autrement, ne serait-ce qu'en raison de la nécessaire proximité avec les terrains d'exercice (écoles maternelles et primaires). Dans la région NpdC, nos 6 sites sont utiles, et d'ailleurs, quelle que soit l'appartenance politique, les édiles de la nation qui connaissent bien leur région le démontrent très pertinemment. A ce sujet, voir par exemple les interventions de Jacques Vernier (UMP) ou d'Yves Durand (PS).
Sans même connaître le contexte régional particulier, sans même prendre la peine de définir les caractéristiques de la convention passée entre l'Université Catholique de Lille et l'Université d'Artois, sans même citer les positions adoptées par les autres Universités de la région NPdC, le recours au tribunal administratif est présenté de façon caricaturale. Ce n'est pas de l'information.
Enfin, l'iFRAP tient des propos blessants. Alors que les IUFM participent au débat de façon constructive (et tous les observateurs objectifs et avisés en conviennent) l'iFRAP n'hésite pas à comparer notre service public de formation des enseignants à un monstre nuisible dont la tête coupée repoussait sans cesse, l'Hydre de Lerne. C'est indécent, irresponsable et indigne.
Pour lire l'article de la Fondation iFRAP, cliquez ci-dessous :
http://www.ifrap.org/_Charlotte-Uher,68_.html