Réaction à la lettre de X.Darcos (20 mars)
En relisant encore le protocole du 20 mars proposé par Darcos, je vois
de plus en plus comme il est dangereux. Il rend nécessaire une réponse
inter-universitaire rapide, et une prise de position publique tout aussi rapide de la CRPU.
Le contenu de c ette lettre ne comporte qu'un seul point positif : le
maintien des concours actuels en 2010. Pour le reste, il n'y a
toujours aucune avancée. Il faut donc refuser les mesures
transitoires, et sur le plan académique empêcher des universités
éventuellement sensibles aux apparentes concessions et tentées de faire
remonter des maquettes (?) d'essayer de le faire.
En effet le maintien des épreuves dans leur forme actuelle est sans
valeur parce qu'il est assorti d'une modification des conditions
d'inscription qui change le niveau de recrutement dès cette session
(point 8 : ("pourront également se présenter aux concours de la session
2010, les étudiants inscrits en M1 à la rentrée universitaire 2009 » :
autrement dit, soit à n''importe quel master, soit à des master qui
seraient proposés dès septembre 2009, donc dont la maquette conçue dans
le cadre du concours en M2 serait déjà déposée ou en passe de l'être).
Il oblige donc les étudiants à s'inscrire en master (M1) en septembre
2009.
Or les maquettes avec spécialité formation des enseignants ne sont pas
remontées dans notre académie. Donc les étudiants iront là où il y a
des master, traditionnels ou comportant au mieux un parcours
professionnel préparant au concours (pour cela pas besoin de passer par
la procédure et les évaluations officielles, ce qui doit tenter les
universités désireuses de faire une offre de formation). Si on espère
encore les inscrire dans des master comportant une spécialité
professionnalisante (et non un simple parcours), il faudrait que les maquettes soient déposées à l'AERES (après les avoir revues) dès le 15
avril, les faire valider d'ici la mi-juillet et y inscrire les
étudiants avant le 31 août.
Les étudiants préféreront évidemment des voies plus sûres, et
s'inscrire là où existent déjà des masters, à la fac. Est-ce que des
universités essaieront de le faire ? Est-ce que ils collègues des
universités seront tentés par cette clause d'inscription dans des
master existants ?
Si elles acceptent ce changement des critères d'inscription, alors le
processus est lancé, en favorisant la mise en concurrence des
universités, des départements et des IUFM (il faut remarquer que les
IUFM ne sont pas mentionnées dans ce texte, sauf éventuellement comme
agence de mise en stage) : maintien d'une année de M2 avec des
objectifs inconciliables, 5° année non rémunérée et sans statut,
dissolution des IUFM. En fait cela reviendrait à mettre en place la
réforme avec les concours actuels, ce qui était à prévoir depuis
quelque temps; vues les modifications progressives apportées au faux
nouveau concours, qui n'était déjà plus qu'un bricolage de l'ancien,
sauf la date, évidemment.
Il est fondamental pour nous, localement, d'obtenir des accords
académiques inter-universitaires, sinon dans le contexte concurrentiel,
des mesures même comme l'inscription prévisionnelle risquent toujours
d'être happées par une dynamique concurrentielle.
Il faut donc continuer à se battre pour la place du concours, qui ne
doit pas être en M2 (la négociation proposée par Darcos ne porte que
sur la date dans la 2° année), et pour une année de stage en alternance rémunérée dans le cadre du Master : il faut refuser la
solution proposée pour le stage en responsabilité en M2 : remplacer des
néo-titulaires, ce qui ne tient pas debout quand on connait les conditions réelles d'exercice des néo-titulaires : TZR, postes doubles
etc.., et les difficultés qu'ils ont eux-mêmes à organiser le travail dans leurs classes). Il faut obtenir que la négociation s'élargisse à
une remise en cause du cadre. C'est donc très urgent de réfléchir
sérieusement entre nous sur ces questions (place du concours, rapport
master-concours, place et conditions pour les stages..). Tout va aller
très vite. Il me semble qu'il faudrait vite une réunion
inter-universitaire académique pour mettre en route cette réflexion
Elisabeth Nonnon